La quatrième journée du BikingMan X Maroc 2023 a marqué la fin de ce périple épique à travers les paysages somptueux et exigeants du Maroc. Pour les derniers arrivants, l’aventure touchait à sa fin, mais pas sans avoir laissé une empreinte indélébile de courage, de volonté et de découverte. Ce jour a vu les cyclistes les plus déterminés braver les ultimes kilomètres de l’Atlas marocain pour enfin franchir la ligne d’arrivée à Marrakech.
La nuit froide des derniers arrivants (00h00 – 8h00)
Au beau milieu de la nuit, les derniers participants ont bravé le silence des montagnes, se frayant un chemin parmi les oliviers, dans une ambiance aussi froide que sereine. Maxime Prieur, vainqueur de l’épreuve, avait ouvert la voie, et les ultracyclistes suivaient désormais ce chemin sans discontinuer.
Dimitri Hoebreckx, un des coureurs m’a partagé son ressenti :
« Continuer avec le vélo, ça permet de visiter des endroits que jamais de la vie on visite autrement. J’ai même pris quelques photos, d’habitude je ne prends jamais de photos. »
Nicolas Faure, épuisé et heureux, de rajouter :
“C’est la particularité de ce sport : tu râles, tu râles, tu te plains, tu as mal, tu gueules, tu souffres. Mais tu reviens. Tu reviens pour les enfants au bord de la route, les paysages et les villages que tu découvres, et tout ça. Je me battais contre moi, et l’abandon c’était perdre contre moi-même… donc j’ai gagné. Donc j’ai rempli mon contrat; Donc je suis content. Voilà !”
Ces mots rappellent que l’ultra-cyclisme n’est pas seulement un défi sportif, mais aussi une aventure de découverte, où chaque instant compte.
L’effort supplémentaire pour terminer (8h00 – 10h00)
À 8h du matin, alors que le soleil se levait sur cette quatrième journée, un petit groupe a atteint Imilchil après une descente nocturne du Tizi N’Ouano, culminant à 2 895 m d’altitude. Le froid était mordant, et l’un des cyclistes Bruno Pallierne nous a confié :
« J’ai les pieds frigorifiés, c’est un truc de dingue. Cette descente est infernale. Je pensais que le sommet à 2 900 m serait une délivrance, mais je suis encore plus gelé dans la descente. »
Après quelques larmes versées et une pause café bien méritée, le groupe a retrouvé de la chaleur et du courage pour continuer, Aline Sievener s’exclamant avec motivation :
« Ok, après la pause café, on se sent beaucoup mieux là. On a fait le plein de calories, on va pouvoir les brûler maintenant ! »
Les derniers kilomètres et le calvaire des routes en piste (10h00 – 14h00)
Alors que certains profitent de la chaleur du soleil aux abords du lac Tislit, d’autres compagnons se dirigent vers le checkpoint 3. Malgré la fatigue accumulée, l’un des cyclistes m’a avoué :
« Je vais mettre des compresses aux fesses, j’ai trop mal. Chaque fois que je m’arrête et que je repars, il me faut un quart d’heure avant que la douleur disparaisse. »
Les routes en piste de Gravel ont continué de mettre les coureurs à l’épreuve. Certains ont trouvé refuge pour la nuit dans des auberges ou chez des particuliers, témoignant de l’hospitalité marocaine qui a adouci ces moments difficiles. Christophe Girard nous raconte :
« Il y a un gars qui m’a accueilli, un particulier super sympa. il m’a donné une couverture. J’étais gelé gelé.”
Gaëtan Aubry nous précise :
“Ce col, ce matin, c’était froid, et puis un Belge en short m’a dépassé, ça m’a fait mal au moral, mais les paysages sont toujours aussi incroyables depuis le début. »
L’approche de Marrakech (14h00 – 18h00)
Plus près de la fin de leur aventure, certains cyclistes se trouvaient à moins de 100 km de Marrakech. L’excitation d’approcher la fin était palpable, mais il restait difficile de ne pas être submergé par les images grandioses de leur voyage. Un participant nous partage son ressenti :
« C’est difficile de se dire qu’on approche de la fin et de garder en tête toutes ces belles images. J’ai été tellement surpris par les paysages variés du Maroc. »
La dernière portion majeure de piste en terre, longue de 10 km, avec une chaleur atteignant les 30°C, a été la dernière épreuve avant d’arriver à Demnat. Ici, les ultracyclistes ont pu admirer les champs de cactus qui colorent les collines, une particularité de la région.
Les derniers efforts et le sentiment de fierté (18h00 – 20h00)
Alors que les derniers cyclistes approchaient de la ligne d’arrivée, ils devaient encore parcourir les ultimes 120 km pour rejoindre Marrakech. William Huron, un coureur fatigué mais motivé s’est exprimé :
« Il n’y aura pas de surprise sur la dernière section. Ça passe, ça secoue, mais ça passe. Mais ça secoue bien ! Je suis en mode survie, mais je vais finir, au mental. »
Les derniers efforts se sont déroulés sous le regard admiratif des spectateurs et des organisateurs, et à l’arrivée, chaque participant a ressenti un immense sentiment d’accomplissement.
« Sentiment de finisher ? Non, un vrai sentiment de fierté et d’avoir vu le Maroc comme je ne pensais pas le voir. C’était superbe, dur, mais les gens étaient super accueillants. » nous a confié Mickael Apter souriant.
Le classement final et les réussites inattendues
En fin de journée, 33 participants avaient franchi la ligne d’arrivée, et il restait encore une trentaine d’ultracyclistes sur les routes de l’Atlas marocain. Parmi eux, Amadou Kob est devenu le premier Marocain à franchir la ligne d’arrivée, terminant en 14e position, une performance remarquable.
Patrick Lernout, quant à lui, a effectué une incroyable remontée depuis le checkpoint 2, gagnant 37 places pour se classer finalement à la 22e position de la course, et qualifie son expérience “de régal dans la souffrance…”.
Le quatrième jour du BikingMan X Maroc 2023 a été l’ultime épreuve d’endurance et de persévérance pour les participants, marquant la fin d’une aventure inoubliable. Chaque cycliste a repoussé ses limites, découvrant non seulement les paysages grandioses du Maroc, mais aussi la force intérieure nécessaire pour terminer un tel défi.
Avec des moments de douleur, des rencontres chaleureuses, et des panoramas à couper le souffle, cette édition du BikingMan X Maroc restera gravée dans les mémoires comme une véritable épopée d‘ultra-cyclisme, où la passion, la découverte et le dépassement de soi étaient au rendez-vous.
L’épreuve est maintenant terminée pour la majorité des participants, mais l’esprit de cette course continue de résonner dans les montagnes de l’Atlas, rappelant que l’ultra-cyclisme n’est pas simplement un sport, mais une aventure humaine où chaque coup de pédale raconte une histoire.
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