Le cinquième et dernier jour du BikingMan portugal 2023 s’est achevé avec les ultimes participants franchissant la ligne d’arrivée, bouclant ainsi les 1 000 km de parcours. Entre rires et larmes, les dernières heures ont vu se dérouler une succession d’arrivées échelonnées, des témoignages émouvants et des défis relevés dans une atmosphère de résilience. Revenons en détail sur ce vendredi, où chaque cycliste a livré une bataille personnelle pour compléter cette aventure exigeante.
Des arrivées échelonnées : une nuit et une matinée de suspense
La nuit de jeudi à vendredi fut le théâtre d’une série d’arrivées intenses. De 22h à 4h30 du matin, les cyclistes se sont succédé sur la ligne d’arrivée à Faro, chacun marquant à sa manière la fin de cette épreuve hors norme. Certains cyclistes, comme Cyril, ont confié leur appréhension de ces dernières heures :
« Allez lundi, on sera de retour au boulot, alors je profite jusqu’au bout. Je me dis que si je me freine maintenant, je le regretterai. »
Son compagnon de route acquiesce, appréciant les derniers kilomètres comme un moment à savourer.
Le défi des 100 derniers kilomètres pour les derniers participants
Pour les derniers participants, le parcours continuait dans la chaleur du jour et les montées abruptes du sud portugais, une région connue pour ses pentes parfois inclinées à 20 %. Vers midi, les cyclistes encore sur la route faisaient face à des températures dépassant 30 degrés, rendant chaque avancée difficile. Dans cette section finale, Frédéric Le Gall, que l’on avait vu en difficulté dès le jour 2, parvenait enfin à atteindre Faro dans l’après-midi. Son arrivée est teintée d’émotions alors qu’il se remémore ses chutes et son GPS défaillant qui lui ont causé de nombreux retards :
« C’était une galère sans nom. Des bosses qui n’en finissent pas, un GPS capricieux… mais je suis tellement heureux d’en finir. »
Pour Frédéric, cet exploit revêtait une dimension personnelle forte. Il a réalisé cet exploit en hommage à l’association Kerpap, qui soutient des enfants en situation de handicap pratiquant le foot fauteuil, une cause qui lui est chère après avoir lui-même surmonté un grave accident de la route il y a quelques années.
« J’ai eu un traumatisme crânien grave. Quand je suis arrivé à Kerpap, j’ai compris l’importance de la résilience et de la force que ces enfants m’ont transmise. Aujourd’hui, je veux leur montrer qu’on peut se relever, peu importe les obstacles. »
Stratégie et chaleur : le dernier ravitaillement
Les dernières heures de la course ont poussé les cyclistes dans leurs retranchements, notamment avec les conditions climatiques difficiles. Au dernier ravitaillement avant la ligne d’arrivée, vers midi, plusieurs coureurs ont partagé leurs astuces pour affronter la chaleur accablante. Cyril et Justin, deux amis de longue date, racontaient avec humour leur technique pour rester au frais :
« On s’est arrêté dans une épicerie, on a pris des glaçons et on les a mis dans nos casques et dans nos cous. C’était notre clim mobile ! »
Les petits ravitaillements de ce type, improvisés, étaient essentiels pour les coureurs. La chaleur n’a pas seulement affecté le physique des cyclistes, mais a aussi testé leur détermination et leur moral. Certains, racontent leur fatigue après des nuits de pédalage presque ininterrompu :
« J’ai le moral qui vacille, mais je sens que l’arrivée est proche. Le corps humain est vraiment une machine incroyable. Malgré la chaleur et la fatigue, il reste encore de l’énergie. »
L’arrivée De Zenobia De Jongh et la solidarité des finishers
Tandis que le crépuscule s’installait à Faro, Zenobia De Jongh une cycliste originaire d’Afrique du Sud, fait son entrée sous les applaudissements. Ses compagnons de route, arrivés plus tôt, l’ont attendue pour partager avec elle ce moment. Malgré les difficultés rencontrées, Zenobia montre une force admirable et incarne parfaitement l’esprit de résilience du BikingMan. L’ambiance de clôture, empreinte de joie, s’intensifie alors que les cyclistes échangent leurs expériences, des instants marqués par l’entraide et la camaraderie développées durant cette épreuve.
Retour sur le classement général : des performances inspirantes
Sur les 85 participants engagés au départ, 76 ont réussi à boucler le parcours dans les 120 heures imparties. Les chiffres illustrent l’ampleur de l’effort fourni, notamment pour les cyclistes en tête. Sébastien Bouchet, qui a achevé la course en 40 heures et 45 minutes, décroche la première place du classement général et se confie :
« Je suis heureux d’avoir terminé en tête, mais pour moi, le but était surtout de finir. Le malaise que j’ai eu dans un supermarché m’a rappelé que rien n’est acquis, mais je me suis dit que si je continuais, tout irait bien. »
Laurianne Plaçais, première dans la catégorie féminine solo, exprime quant à elle la complexité émotionnelle de cette course :
« C’est un mélange de liberté et de douleur. Sur le vélo, on ressent une intensité de vie, mais la nuit, c’était l’enfer. Je ne pensais pas pouvoir finir quatrième, surtout avec le niveau des concurrents de cette année. »
Cédric Sachet et Gwenaël Pagot, quant à eux, dominent la catégorie par équipes. Ils racontent les ajustements constants et le soutien mutuel qui ont été essentiels pour surmonter les coups de fatigue :
« En équipe, on ne peut pas se laisser aller. Quand l’un flanche, l’autre motive. C’est une dynamique qui aide à garder le cap. »
Rendez-vous pour la prochaine étape : BikingMan corsica
Avec la fin de ce BikingMan portugal 2023, une page se tourne, mais pour les plus déterminés, l’aventure ne s’arrête pas là. La prochaine étape, le BikingMan corsica, aura lieu du 29 mai au 3 juin 2023, offrant un nouveau défi au cœur des montagnes corses, où les participants devront affronter des conditions tout aussi exigeantes.
Une aventure au-delà du défi sportif
Ce dernier jour à Faro symbolise bien plus qu’une course cycliste. Pour chaque participant, le BikingMan est une expérience humaine marquante, un parcours d’endurance et d’apprentissage sur soi. La chaleur, les pentes raides et les nuits sans sommeil n’ont pas eu raison de leur volonté. Ceux qui ont franchi la ligne d’arrivée repartent avec des souvenirs intenses, porteurs d’un message de résilience et de solidarité. Cette aventure restera dans les mémoires, rappelant à tous que, malgré les obstacles, il est toujours possible d’aller plus loin.
Chaque cycliste, qu’il soit arrivé en tête ou en dernière position, incarne cet esprit du BikingMan et inspire déjà les futurs participants à relever le prochain défi.
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