Le BikingMan Aura 2023 entre dans sa deuxième journée, et les défis ne font que s’intensifier. Après une première nuit longue et froide, les 115 participants se dirigent vers le checkpoint 2, situé à Villebois, au kilomètre 674, mais pas sans difficultés. Entre abandons, nuits glaciales et ascensions redoutables, les cyclistes doivent puiser dans leurs dernières ressources pour continuer cette aventure extrême à travers les paysages majestueux d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Une nuit glaciale et les premiers abandons
Lundi soir, aux alentours de 23 heures, la majorité des leaders a déjà franchi la barre des 400 km. Émilien Mottet maintient son avance avec une régularité impressionnante, tandis qu’un petit groupe de poursuivants reste en embuscade, espérant combler l’écart sans prendre trop de risques.
« Mon but est de passer les prochaines difficultés et dormir après. C’est la course d’endurance, et ça commence vraiment à 700 km. Il faut savoir garder ses forces. » confie l’un des cyclistes en pleine nuit.
Cependant, la nuit ne se passe pas sans heurts. À 5h13 du matin, l’annonce de l’abandon d’un des favoris de la course, Maximilien Couvreur, surprend tout le monde. Leader du championnat BikingMan Origin, Maximilien, malade et épuisé, décide de mettre fin à son aventure.
« Je l’ai croisé durant la nuit, il ne se sentait déjà pas bien. Il avait du mal à digérer. Là, c’est confirmé : abandon. C’est un coup dur pour lui, car il était venu pour marquer des points précieux. Maintenant, il devra peut-être se tourner vers d’autres étapes du championnat pour espérer rattraper le classement. » nous explique Axel Carion.
Emilien Mottet à la conquête du Grand Colombier
Malgré l’abandon de Maximilien, la course continue pour les autres, et à 8h du matin, Émilien Mottet atteint le checkpoint 2 à Villebois après 27 heures et 4 minutes de course. Toujours aussi déterminé, il ne prend qu’une courte pause avant de repartir à l’assaut de la prochaine difficulté majeure : le Grand Colombier, un col redouté culminant à 1500 mètres d’altitude.
« Je me sens plutôt bien. Je vais éviter de refaire une petite pause pour essayer d’arriver le plus vite possible. » confie-t-il avant de remonter sur son vélo.
Les poursuivants, quant à eux, arrivent avec plus de deux heures de retard sur le leader.
« Cette deuxième journée, j’ai décidé de la gérer à ma façon, sans trop penser aux autres. Sinon, on explose vite.» explique Jeremy Allinger, un des coureurs qui s’efforce de garder un rythme constant malgré les conditions éprouvantes.
“Mon objectif est de finir mercredi matin. On verra si c’est faisable.” nous confie Alexandre Meurillon.
La nuit a été particulièrement difficile pour tous. Entre le froid glacial et le vent mordant, certains cyclistes avouent avoir souffert.
« Ça a été une nuit horrible. Le vent était glacial, on a passé la majeure partie du temps à descendre dans le froid. C’était vraiment très difficile. » raconte Lorris Pasquier.
Le Grand Colombier : L’épreuve ultime
La matinée du deuxième jour marque l’arrivée au pied du Grand Colombier, l’un des cols les plus redoutables du BikingMan Aura. Près de 16 km d’ascension attendent les cyclistes, avec des pentes atteignant 20% d’inclinaison.
« Avec une cassette de 32/36, ce n’était clairement pas le bon choix. » confie Lorris après avoir grimpé laborieusement le col. Pour beaucoup, cette ascension est une véritable épreuve de volonté.
Roland, un cycliste expérimenté venu encourager les participants, résume la difficulté du Grand Colombier :
« Se faire cette bosse-là, c’est vraiment quelque chose d’incroyable. J’ai déjà gravi des montées, mais celle-ci est particulière. On pourrait presque dire qu’il faudrait des fers à cheval pour les vélos ! » en chantonnant “La bohème”.
Pour certains, l’effort est tel qu’ils doivent finir l’ascension à pied.
« C’est simple : que tu sois sur le vélo ou à pied, tu avances à la même vitesse. Quand on n’a pas le bon équipement pour grimper, il faut savoir marcher. » admet un cycliste qui a dû poser pied à terre sur les passages les plus raides.
Un paysage à couper le souffle avant le final
Au sommet du Grand Colombier, le panorama offert est spectaculaire. Les cyclistes ont une vue imprenable sur le lac du Bourget, tandis qu’ils se préparent à descendre vers le Parc Naturel Régional du Vercors, où les dernières difficultés de la course les attendent. L’enchaînement avec la trilogie de la Chartreuse promet une fin de parcours tout aussi exigeante qu’époustouflante.
« C’est magnifique ici. Mais maintenant, place au Vercors, et je sais que ça va être dur. » affirme un cycliste en récupérant au sommet du col.
Pendant ce temps, les participants situés dans la seconde moitié du peloton luttent pour rejoindre le checkpoint 2 avant la tombée de la nuit. Parmi eux, Thierry Rivaud, qui tente de gérer son effort pour ne pas s’épuiser prématurément.
« Une petite sieste, puis une bonne descente vers l’histoire. Ensuite, pizza et nouilles pour reprendre des forces. L’objectif : rouler toute la nuit pour arriver au CP2 demain après-midi et avoir deux jours pour terminer. » explique-t-il avec pragmatisme.
Une deuxième nuit décisive
Avec la nuit tombante, les participants encore sur le parcours s’apprêtent à vivre une nouvelle nuit difficile. Ce sera une nuit cruciale pour déterminer le classement final du BikingMan Aura 2023.
Au classement provisoire, Émilien Mottet conserve une confortable avance avec plusieurs dizaines de kilomètres devant ses principaux poursuivants, Antoine Dumont et Jérémy Allinger. Le top 10 est en bonne voie pour atteindre la ligne d’arrivée à Beaumont-lès-Valence dans les prochaines heures, mais la course est loin d’être terminée.
Conclusion de la journée
Cette deuxième journée de course a été marquée par des moments de bravoure, des abandons inattendus et des ascensions dantesques. Le Grand Colombier a testé la résilience des cyclistes, et malgré les défis, Émilien Mottet continue de dominer la course. Les cyclistes se préparent désormais pour une nouvelle nuit, où le froid et la fatigue pourraient bien redistribuer les cartes.
Le BikingMan Aura 2023 continue de montrer à quel point cette épreuve est un véritable test de force physique et mentale. Avec des ascensions comme le Grand Colombier et des nuits glaciales, les cyclistes doivent faire preuve de résilience pour atteindre la ligne d’arrivée. La compétition est encore ouverte, et les prochaines heures s’annoncent décisives.
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