Le BikingMan X Maroc 2023 a été bien plus qu’une simple course d’ultracyclisme. C’était un véritable voyage à travers les paysages variés du Maroc, un défi de 1000 km qui a confronté les 87 cyclistes à des conditions extrêmes, des ascensions interminables et des vents impitoyables. Avec 16 200 mètres de dénivelé positif à gravir en moins de 120 heures, la compétition a réuni les meilleurs athlètes de l’endurance qui se sont battus pour surmonter la fatigue, les imprévus techniques et leurs propres limites. En tant que journaliste privilégié ayant pu les accompagner tout au long de cette épopée, je vous emmène dans cette aventure palpitante.
BikingMan X Maroc 2023 : Résumé du jour 1
L’engouement du départ (5h00 – 7h30)
Le départ s’est tenu à 5h du matin, au cœur de Marrakech, alors que les cyclistes terminaient leurs derniers préparatifs, installant leurs trackers GPS et inspectant leur matériel. L’ambiance était électrique, oscillant entre excitation et nervosité. L’un des favoris, Maxime Prieur, m’a confié :
“C’est la sixième fois que je participe à ce genre de course, mais je me sens étrangement serein. J’ai envie de vivre une aventure, de profiter de chaque instant.”
Sous escorte de la Gendarmerie Royale, les premiers 40 km de la course étaient neutralisés, offrant aux athlètes une mise en jambes avant d’entamer les véritables hostilités. L’ultracyclisme est un sport qui exige patience et stratégie dès les premiers instants, un aspect que Samir, un autre participant, n’a pas manqué de souligner :
“J’ai hâte d’y aller ! Cette attente est insoutenable, mais je sais que les vrais défis nous attendent un peu plus loin.”
L’ascension du Col du Tichka (7h30 – 10h30)
Vers 7h30, la course a véritablement commencé lorsque les coureurs ont entamé l’ascension du premier grand col, le Tichka. Culminant à 2260 m, ce col mythique est un passage incontournable de cette compétition. La montée, longue de 15 km, a été le premier véritable test de l’endurance des ultracyclistes. Au sommet, le vent soufflait fort, et la température avoisinait les 10 degrés, ajoutant une difficulté supplémentaire à cette épreuve déjà redoutable.
À ce stade, le peloton s’était déjà étiré, les favoris commençant à imprimer leur rythme. Laurent Jalabert, figure emblématique du cyclisme, a confié son ressenti à mi-ascension :
“Ce vent est un adversaire redoutable. Pour un gabarit comme le mien, ce n’est pas l’idéal. Mais l’ultracyclisme, c’est justement cela : savoir s’adapter à chaque difficulté.”
De leur côté, les cyclistes belges, qui participaient en tandem, s’accrochaient malgré les premières douleurs. Ils savaient que la descente vers Telouet allait leur permettre de récupérer, mais en ultra-cyclisme, chaque instant compte et le moindre relâchement peut coûter cher.
Les premières échappées et le premier checkpoint à Taznakht (10h30 – 14h30)
Aux alentours de 14h30, après environ 238 km parcourus en 9 heures et 8 minutes, Maxime Prieur a franchi en tête le premier checkpoint à Taznakht. Malgré un vent de face persistant et des routes sinueuses, il a réussi à creuser un léger écart sur ses poursuivants. “Je n’ai pas encore creusé l’écart que je voulais, mais c’est un début. Maintenant, je dois rester concentré,” nous a-t-il confié, visiblement satisfait mais conscient de la longue route qui l’attendait encore.
Juste derrière lui, Laurent Jalabert est arrivé, déterminé à rester dans la course. Le duo belge, qui avait déjà rencontré des difficultés, continuait à rouler à un rythme impressionnant, malgré un poids total de 27 kg à transporter, rendant chaque kilomètre un peu plus éprouvant.
Laurent Jalabert a pris un moment pour nous parler de ses impressions :
“Le vent, c’est l’ennemi numéro un ici. C’est la même chose pour tout le monde, mais cela rend la progression beaucoup plus difficile. Il faut savoir gérer son effort et ne pas se laisser décourager.”
Les sections gravel et les premières crevaisons (15h00 – 18h30)
Dans l’après-midi, les cyclistes ont abordé la première longue section de piste en terre, une portion de 60 km de routes caillouteuses qui a mis à l’épreuve leur technique et leur matériel. Cette portion est souvent redoutée par les participants, car elle nécessite une vigilance constante pour éviter les crevaisons et autres incidents mécaniques.
Le tandem belge n’a malheureusement pas échappé à cette épreuve. Au kilomètre 300, ils ont crevé pour la première fois, contraints de réparer rapidement sous un soleil de plomb. L’un d’eux nous a expliqué leur mésaventure :
“Nous savions que les cailloux allaient être un problème, mais on ne s’attendait pas à crever si tôt. On a perdu du temps, mais c’est le jeu. Maintenant, il faut repartir et rester concentré.”
Ce genre d’incident fait partie intégrante de l’ultracyclisme, un sport où la gestion des imprévus est aussi importante que la performance physique. Les cyclistes doivent être à la fois compétiteurs et mécaniciens, et cela, tout en gardant un mental d’acier.
La nuit, l’endurance et la lutte pour la première place (18h30 – 22h00)
À mesure que le soleil se couchait, les cyclistes de tête s’apprêtaient à passer leur première nuit sur le parcours. Pour les plus expérimentés, rouler la nuit fait partie intégrante de l’ultracyclisme. L’obscurité ajoute une couche de complexité, rendant chaque descente plus périlleuse et chaque ascension plus intimidante.
Maxime Prieur, toujours en tête, a continué d’avancer à un rythme impressionnant, tandis que Laurent Jalabert s’accrochait à ses roues, prêt à saisir la moindre opportunité pour réduire l’écart. Nous avons pu échanger brièvement avec Maxime, qui a déclaré :
“C’est maintenant que la vraie course commence. La nuit va redéfinir les positions. Il faut rester lucide, chaque erreur peut coûter cher.”
Les participants savaient que la nuit serait décisive, et chacun tentait de gérer son effort pour maintenir un rythme soutenu malgré la fatigue qui s’accumulait. Pendant ce temps, d’autres coureurs faisaient une pause bien méritée, reprenant des forces avant de repartir à l’assaut de la route.
Le BikingMan X Maroc 2023 a été une démonstration éclatante de ce que l’ultracyclisme a de plus exigeant et de plus fascinant. Les athlètes, véritables guerriers des routes, ont dû faire preuve d’une endurance hors du commun pour franchir les étapes de ce parcours monumental. À l’issue de cette première journée, Maxime Prieur a montré qu’il était prêt à tout pour décrocher la victoire, mais la course reste encore longue, et chaque participant sait qu’en ultracyclisme et sur un BikingMan, rien n’est jamais acquis.
Les montagnes de l’Atlas, les cols mythiques, et les vents capricieux continueront de tester les limites des cyclistes, et il reste à voir qui saura faire preuve du plus grand mental, de la meilleure gestion de course, et de la plus grande résistance pour remporter ce défi exceptionnel. Le BikingMan X Maroc 2023 n’a fait que commencer, et la légende de cette édition est encore en train de s’écrire.
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