Le jour 2 du BikingMan Corsica 2023 s’est ouvert avec des conditions intenses pour les 161 ultra-cyclistes encore en course, chacun s’accrochant à ses objectifs malgré les difficultés grandissantes. Après une première nuit d’endurance, le top 10 atteint le checkpoint 1 à Porto-Vecchio, soit 400 km de course, autour de minuit. Pour ces athlètes de l’extrême, les stratégies de repos varient considérablement.
« Je vais peut-être dormir un peu, je ne sais pas encore, » hésite un concurrent.
Pour certains, comme Gautier Paulin, une courte pause est indispensable :
« Je vais me déplier, m’allonger sur le matelas et faire une micro-sieste pour recharger les batteries et c’est reparti. »
Yoan Dercourt prend la tête et atteint le checkpoint 2
Dans la nuit, Yoan Dercourt parvient à prendre la tête de la course. Il atteint le checkpoint 2 à Porto au kilomètre 670 après 28 heures et 58 minutes sans sommeil. C’est une performance impressionnante pour l’ultra-cycliste qui n’a pas relâché ses efforts et maintient une cadence solide, malgré les risques de fatigue extrême. Vincent Cockenpot, qui menait la course la veille, perd sa première place au cours de cette nuit. Le manque de sommeil et la difficulté de maintenir le rythme semblent se faire sentir :
« On va voir si je peux tenir jusqu’au bout. Ça va être compliqué avec ceux qui me suivent de près. »
Les poursuivants entre ravitaillements et défis de la journée
Les autres membres du top 10 arrivent peu à peu au checkpoint 2, épuisés mais déterminés. La chaleur matinale et le col de l’Ospedale, un tronçon clé à 410 km du parcours avec une pente de 6 % sur 14 km, mettent les organismes à rude épreuve. Un coureur confie :
« Hier, j’étais au bord de l’abandon, entre douleurs au genou et nausées, mais là, je me sens mieux. »
La résilience est la clé pour ces athlètes, qui puisent dans leurs réserves physiques et mentales pour rester en compétition.
Les conditions météorologiques se dégradent
Alors que la journée avance, la météo se gâte au checkpoint 2, apportant de fortes averses et des orages. Cette pluie soudaine s’abat sur les cyclistes, rendant le parcours encore plus difficile. Certains tentent de rester optimistes malgré la situation :
« On a déjà connu pire à la Réunion, mais ça n’aide pas pour rouler sur cette distance, » explique un participant.
En revanche, pour d’autres, le moral est affecté. Les conditions orageuses ajoutent un facteur de risque, d’autant que plusieurs coureurs doivent affronter des routes glissantes en montagne.
L’ombre des abandons plane sur la course
Comme souvent dans des courses d’ultra-distance, des abandons commencent à apparaître. Certains cyclistes rencontrent des problèmes mécaniques ou physiques, tandis que d’autres sont contraints d’abandonner en raison de douleurs insurmontables.
« J’étais en bonne forme physique, mais des douleurs de selle m’ont forcé à m’arrêter. Je ne culpabilise pas trop car je sais que j’étais bien préparé, » confie Eudine, une participante malchanceuse.
Ces mots révèlent la difficulté de l’épreuve, où la condition physique ne suffit pas toujours face aux conditions impitoyables de la route.
Vincent Drenne, qui occupe la lanterne rouge, frôle la catastrophe suite à une série de défaillances mécaniques, à savoir 3 crevaisons, mais il parvient tout de même à continuer sa course. Ce genre de mésaventures rappelle la vulnérabilité des athlètes face aux aléas mécaniques, qui peuvent rapidement mettre un terme à leur aventure.
Yoan Dercourt conserve la tête et attaque le Cap Corse
Avec moins de 330 km restants, les positions de tête se stabilisent. Yoan Dercourt maintient son avance et attaque la mythique région du Cap Corse en fin de journée, déterminé à ne rien lâcher malgré la fatigue.
« J’ai pris une pause de 15 minutes au sommet du dernier col, juste pour fermer les yeux. Je n’ai pas dormi, mais ça m’a fait du bien, » explique Yoan, conscient qu’il doit rester vigilant jusqu’au bout.
L’écart entre lui et ses poursuivants reste stable, mais il sait que la fatigue et les risques de crampes peuvent rapidement bouleverser la course.
Derrière, Vincent Cockenpot commence à douter de sa capacité à rattraper Yoan.
« Depuis hier soir, j’essaie de combler l’écart, mais chaque tentative d’accélération me rappelle mes limites, » admet-il, résigné à tenir sa place et à surveiller les coureurs en troisième position.
Florent Dumas et la bataille pour le podium
Florent Dumas, en troisième position, voit ses efforts récompensés. Après une course méthodique et bien gérée, il parvient à conserver une avance confortable sur le reste des concurrents, assurant provisoirement sa place sur le podium. À noter également la belle remontée de Anouck Ulrich, qui, grâce à une stratégie de gestion de la fatigue, devient la première féminine en course et se classe en 12e position. Sa performance suscite l’admiration et montre une fois de plus que le BikingMan est une aventure autant mentale que physique.
L’arrivée des premiers cyclistes à Biguglia est imminente
En fin de journée, les premiers arrivants se rapprochent de la ligne d’arrivée à Biguglia. Yoan Dercourt semble bien parti pour décrocher la victoire, suivi de Vincent Cockenpot et Florent Dumas qui sécurisent leurs positions. Ce podium provisoire pourrait bien se confirmer si les écarts restent stables. Mais, comme souvent sur le BikingMan, tout peut encore changer, surtout avec les dernières heures de course et les aléas du parcours.
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