Le jour final du BikingMan France 2023 a été marqué par des conditions météorologiques éprouvantes. Après des journées de chaleur intense, ce dernier tronçon a accueilli les cyclistes avec des pluies incessantes, créant un défi supplémentaire pour ces aventuriers de l’ultra-cyclisme. Sur la route entre le checkpoint 2 et Le Cannet, chaque participant a dû mobiliser ses dernières forces et son courage pour rejoindre la ligne d’arrivée, désormais si proche mais toujours hors de portée.
Les doyens de la course, derniers kilomètres et première victoire
À 10h ce vendredi matin, les doyens de la course, trois hommes âgés de 67 et 68 ans, étaient en pleine progression, approchant des ultimes kilomètres. Portés par des semaines de préparation et une volonté d’acier, ils abordaient ces derniers efforts avec un mélange d’excitation et de satisfaction.
« C’est un grand moment , parce qu’on a vraiment passé beaucoup de temps pour la préparation, et là, d’être à 10km de l’arrivée, c’est même émouvant. », confie Didier Carfantan.
« On a passé beaucoup de temps à se préparer et voilà, ça se concrétise. »
Pour eux, ce défi symbolise bien plus que la performance physique : il est le témoignage d’une passion et d’une persévérance inébranlables malgré les années.
À midi, les trois doyens franchissent la ligne d’arrivée au Cannet, couronnant leur parcours d’un accomplissement mérité. Ils laissent derrière eux des centaines de kilomètres, de dénivelés et d’obstacles qu’ils ont surmontés ensemble, symbolisant l’esprit même de l’ultra-cyclisme.
Intensification de la pression pour les derniers concurrents
Alors que certains finalistes atteignent Le Cannet, une trentaine de cyclistes se battent encore sur les derniers 300 kilomètres, où la pression du chronomètre se fait de plus en plus pesante. Les paysages grandioses des gorges de Daluis offrent un répit visuel, mais annoncent aussi la dernière ascension redoutable : le col du Buis. Ce point culminant à Saint-Auban est non seulement un défi physique, mais aussi un symbole, représentant l’obstacle final à surmonter à moins de 80 km de l’arrivée, avant de pouvoir clore cette épreuve exigeante.
Entre émotion et accomplissement : les retours au bercail
Durant l’après-midi, une série de cyclistes continuent d’arriver au Cannet. Parmi eux, Jean-François Daniel, malentendant, célèbre ce moment avec une émotion palpable.
« L’arrivée est un mélange d’émotions, de souvenirs et d’images gravés dans ma mémoire, » partage-t-il.
Ces instants d’introspection sont précieux pour ces cyclistes qui, en suivant la trace prédéfinie du parcours, se sont immergés dans une expérience profondément introspective. Cette aventure, bien que physique, devient un voyage personnel, souvent synonyme de dépassement de soi.
Pour Jean-François et bien d’autres, cette course a mis en lumière le poids de la préparation mentale et physique. Il se souvient de ses moments de doute, de sa peur d’une panne mécanique ou d’une blessure.
À 52 ans, marié et père de deux enfants, Franck Wendling voit cette expérience comme une sortie de sa zone de confort :
« Je voulais retrouver l’essentiel : se nourrir, se loger, et surtout, se dépasser physiquement. »
La pluie continue de tomber, rappelant aux cyclistes les dures réalités de cette épreuve. Sur les 40 derniers kilomètres, ils affrontent des trombes d’eau, ajoutant une couche de complexité à chaque tour de pédale.
« Nous avons même traversé une cascade d’eau en pleine route, » raconte un participant.
Pourtant, le soutien entre coéquipiers et amis reste le pilier de cette aventure. L’un des coureurs, qui avait failli abandonner dès le lundi à cause d’une insolation, est encouragé par son partenaire :
«Je l’ai aidé à tenir jusqu’au bout. C’est ma plus grande satisfaction de cette course.»
Des paysages marquants et des souvenirs indélébiles
Les cyclistes parlent de paysages extraordinaires, de découvertes et de rencontres inattendues.
« C’est incroyable de voir des marmottes gambader lors d’une ascension. On n’a pas ça dans notre quotidien ! », partage Amélie Plennevaux..
Ces moments de beauté naturelle contrastent avec les moments de douleur et d’épuisement, offrant un équilibre émotionnel à ce voyage intense.
Les émotions jaillissent pour chacun, et Alexandre Besenval résume parfaitement cet équilibre en disant :
« En 48 heures, nous avons vécu la canicule, l’hypothermie, des pannes mécaniques et des moments de découragement. Mais à chaque fois, on remonte sur le vélo. »
En effet, l’endurance mentale reste au cœur de cette aventure.
Derniers efforts et arrivée sous les acclamations
Alors que la journée s’achève, les dernières lueurs de l’après-midi accompagnent les ultimes cyclistes dans la dernière section du parcours. Les finishers précédents se regroupent près de la ligne pour les accueillir. Le sentiment d’accomplissement est palpable et pour certains, cette aventure a dépassé leurs attentes.
« C’est un exploit que j’ai réalisé malgré mes doutes, » avoue Caroline Godher, encore émue. Ce sentiment de fierté se mêle à l’épuisement physique et aux épreuves qu’ils ont dû surmonter.
Dans la nuit de vendredi à samedi, Gabriel Martin, dernier finisher du BikingMan France, franchit la ligne d’arrivée avec moins de cinq heures avant le temps limite de 120 heures.
« J’ai été le dernier du groupe tout du long, mais peu importe, l’important, c’était d’arriver, » dit-il avec humilité.
Épuisé mais victorieux, il résume l’essence même de cette épreuve : persévérer, quel que soit le temps nécessaire, pour atteindre cet objectif personnel.
Une fin de course et des souvenirs inoubliables
Ce BikingMan France 2023 s’achève sur des émotions intenses, des souvenirs marquants et des récits personnels de dépassement. Les 105 finishers de cette aventure épique en sont les héros, chacun avec son histoire unique et ses défis surmontés. De la canicule aux orages, cette course restera gravée dans les mémoires pour ses paysages somptueux, ses ascensions redoutables et le courage de ceux qui l’ont vécue jusqu’au bout.
Les participants sont conviés à la prochaine étape de la saison, le BikingMan Aura, avec un départ prévu à Beaumont-lès-Valence le 7 août. D’ici là, l’esprit du BikingMan continue de vivre dans le cœur de ces cyclistes et de leurs supporters, toujours connectés aux réseaux sociaux et au live tracking pour revivre les moments de cette course.
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