Le BikingMan Corsica 2023, deuxième étape du championnat du monde de courses d’ultra-distance, a débuté sur l’île de beauté avec ses 171 participants prêts à affronter 1 000 km et 18 000 mètres de dénivelé positif, un défi monumental à réaliser en autonomie complète en 120 heures maximum. Le village départ, situé à Biguglia, près de Bastia, a accueilli les athlètes pour les contrôles d’usage, l’installation du tracker GPS et le briefing final, entre excitation et appréhension.
« C’est toujours pareil, la veille d’une épreuve comme celle-ci, c’est un mélange de sentiments. On a hâte de commencer, mais on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. La météo, les pannes mécaniques, tout peut arriver, » confie un des cyclistes en ajustant son équipement, prêt pour l’aventure à travers les paysages spectaculaires de la Corse.
Départ au lever du jour : 5 heures pour affronter les premières ascensions
À 5 heures du matin, les 161 coureurs encore en lice après les désistements de dernière minute ont pris la route. Sous les premières lueurs du jour, la Corse dévoile sa beauté à Murato, offrant un premier aperçu des paysages montagneux et exigeants. La première étape se montre prometteuse pour Alain Broglia, venu accompagné de sa fille Sophie :
« Pour nous, c’est une occasion unique de partager des moments précieux, loin du quotidien. On a 120 heures, ou peut-être un peu moins, pour se raconter des histoires et se soutenir dans cette belle aventure. »
Ils avancent ensemble, déterminés à savourer chaque instant de cette expérience unique.
Un parcours jalonné de points de ravitaillement et de cols spectaculaires
Les premiers 60 km permettent aux participants de s’installer dans la course, mais les difficultés ne tardent pas à se présenter, notamment dans la traversée du parc naturel régional de Corse et de la région de la Castaniccia. La Corse déploie ici ses atouts, combinant nature sauvage, routes sinueuses et dénivelés marqués.
« Les paysages sont à couper le souffle. C’est ma première fois en Corse, et je ne peux que me réjouir d’être ici. La route est encore longue, mais chaque kilomètre est un émerveillement, » raconte Anouck Ulrich, visiblement conquise.
Les ravitaillements improvisés le long de la route deviennent des pauses bienvenues pour les cyclistes et les commerçants locaux, heureux de cette animation. Dans certains cas, les petites épiceries de village sont prisées pour leurs provisions et boissons fraîches, véritables trésors pour ces sportifs en quête d’énergie.
Premiers abandons et incidents techniques
Cependant, cette épreuve implacable n’est pas sans ses revers : dès les premières heures, les premiers abandons surviennent, notamment pour Stéphane Anta, contraint de quitter la course après une chute sévère nécessitant une intervention des secours. D’autres athlètes doivent gérer les premières défaillances mécaniques. Pour certains, c’est une crevaison, pour d’autres, comme Lucas Delcourt à l’avant, une casse du petit plateau au kilomètre 40 :
« Je me retrouve avec uniquement le grand plateau. Il va falloir appuyer plus fort ! » plaisante-t-il, déterminé à continuer malgré l’inconvénient.
Un groupe de tête déterminé à dominer les premières étapes
À l’avant, comme à chaque BikingMan, un groupe de coureurs se détache rapidement. Vincent Cockenpot mène la charge, en tête de course, suivi de près par Yoan Dercourt, habitué des podiums ultra-cyclistes après avoir terminé deuxième au BikingMan Oman l’année précédente.
« Ça va de mieux en mieux, même si le départ a été difficile. Mes jambes étaient lourdes au début, mais ça s’est arrangé, » confie Yoan, qui reste focalisé sur son rythme de course et sur son objectif de performance.
Etienne Paillard, qui ferme le trio de tête à quelques kilomètres de distance, préfère adopter une approche plus détendue :
« Je ne me préoccupe pas du classement, je roule à mon rythme. Ce qui compte, c’est de trouver mon équilibre et d’avancer régulièrement. »
Ce peloton de tête fonce vers Ghisoni, s’attaquant à une des premières grandes ascensions du parcours : le col de Verde, perché à 1 290 mètres d’altitude. Avec des pentes raides et des paysages enchanteurs, ce col impose un test sévère aux jambes et au mental des coureurs.
Entre orages et ravitaillements : des stratégies variées pour affronter la nuit
Les conditions météorologiques se compliquent pour certains cyclistes en approche du col de Verde. Nicolas, par exemple, profite d’une éclaircie pour recharger ses forces avec une pause pizza bien méritée.
« J’ai échappé aux averses pour le moment. Reprendre la route sous le soleil après un bon repas, c’est parfait, » se réjouit-il.
Cependant, tous n’ont pas cette chance : Bernard, un autre participant, subit les aléas de la météo, se retrouvant pris sous une forte averse à un kilomètre du sommet.
« C’était un déluge ! Je suis arrivé au sommet trempé, et la descente était glissante et dangereuse, » raconte-t-il en tentant de se réchauffer.
Place à la nuit : une course nocturne éprouvante pour les plus tenaces
À la tombée de la nuit, la première bataille nocturne s’engage pour les plus déterminés. La course devient alors une épreuve de persévérance mentale et physique où chaque coup de pédale compte pour conserver son avance ou limiter son retard. Vincent Cockenpot continue de dominer le classement provisoire, franchissant la barre des 400 km en tête, suivi de Yoan Dercourt et d’Etienne Paillard. Romain Bezot et Florent Dumas se disputent les quatrième et cinquième places. Julie Langlois, première féminine de la course, se distingue par une performance impressionnante, occupant la 15e place du classement général.
Vers le checkpoint 1 : la motivation reste intacte pour le jour suivant
À la fin de cette première journée intense, les athlètes se rapprochent progressivement du checkpoint 1 situé à Porto-Vecchio. La nuit et la fatigue n’entament en rien leur motivation. L’épreuve corse promet d’être encore longue et difficile, et tous le savent. Mais, pour ces passionnés d’ultra-cyclisme, chaque kilomètre est une victoire en soi, chaque montée, un pas vers l’accomplissement.
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