Au troisième jour du BikingMan Portugal 2023, les athlètes sont confrontés à une course intense et épuisante à travers la chaleur écrasante de l’Algarve, dont les températures atteignent les 40 degrés. Ce parcours de 1 000 km, jalonné de pentes raides et de paysages arides, continue de tester les capacités physiques et mentales des ultra-cyclistes. Pour Sébastien Bouchet, ces défis ne semblent être qu’une motivation supplémentaire.
Sébastien Bouchet, premier finisher : « Je suis heureux de terminer, le reste est un bonus »
Sébastien Bouchet continue de dominer la course. Après des kilomètres d’ascensions et une cadence soutenue de 24 km/h, il arrive à Faro juste après la tombée de la nuit, bouclant les 1 000 km en 40 heures et 45 minutes. Malgré un malaise dû à la chaleur en début de journée, il conserve sa place de leader.
« Je suis heureux de finir le BikingMan, le gagner n’était pas mon objectif initial, » avoue Sébastien, encore surpris de sa performance malgré les conditions hostiles. “Le malaise de ce matin dans le supermarché m’a ralenti, mais tout s’est bien déroulé au final, » ajoute-t-il.
Il confie aussi que l’endurance mentale acquise grâce aux courses précédentes l’a beaucoup aidé :
« On développe des compétences insoupçonnées dans ce genre d’épreuves. »
Rémi Borrion : « C’était hors catégorie pour moi aujourd’hui »
Environ une heure après Sébastien, Rémi Borrion franchit également la ligne d’arrivée. Visiblement épuisé, il décrit les conditions de cette course comme « horribles » en raison de la chaleur et du vent constant.
« Je suis détruit, le vent et la chaleur étaient terribles, » confie-t-il.
« J’aurais voulu gagner, mais Sébastien a été incroyable aujourd’hui, il m’a mis deux heures d’avance, » avoue-t-il avec une pointe de déception.
Malgré tout, Rémi reste satisfait de sa performance, soulignant que sa gestion de course a été exemplaire pour lui permettre de rester dans le groupe de tête.
Maxime Prieur complète le podium : « les montées incessantes m’ont bien usé »
Peu après, Maxime Prieur arrive à son tour en troisième position. Bien qu’il ait maintenu une vitesse régulière, les dernières montées répétées l’ont mis à rude épreuve :
« Les ascensions successives ont été extrêmement dures, surtout en fin de parcours, » explique-t-il.
« Même si j’ai gardé une bonne allure, ça m’a vraiment épuisé. »
Sa constance tout au long de la course lui permet de décrocher une place sur le podium, une performance dont il se dit très fier.
Laurianne Plaçais, première féminine : « Une montagne russe d’émotions »
Assurant une solide quatrième place, Laurianne Plaçais est la première femme à franchir la ligne après 43 heures et 49 minutes de course. Partagée entre la fierté et l’épuisement, elle partage les montagnes russes d’émotions vécues pendant la course :
« Le jour, je ressens une liberté incroyable sur mon vélo, mais la nuit est une lutte constante. »
Étonnée de sa performance, elle raconte comment elle ne s’attendait pas à finir aussi haut dans le classement, « vu les concurrents présents. » Épuisée mais satisfaite, elle conclut :
« Je n’ai jamais terminé un BikingMan aussi exténuée. »
Benoît Merchez clôt le top 5 : « objectif atteint »
Avec son arrivée, Benoît Merchez complète le top 5. Il avait pour objectif d’être parmi les cinq premiers, et il se dit satisfait de sa course :
« J’avais comme mission de faire un top 5. Compte tenu du niveau cette année, c’est une réussite. »
Conscient de la forte concurrence, il admet que la première place lui semblait presque inaccessible, « avec une liste de favoris impressionnante. »
Les arrivées en cascade du top 10
Le mercredi matin, les arrivées se succèdent pour compléter le top 10. Cédric Sachet et Gwenaël Pagot, première paire à terminer la course, franchissent la ligne après plusieurs heures de collaboration stratégique. Ces duos expérimentent un tout autre type de défi : maintenir le rythme en équipe et composer avec les faiblesses de chacun.
« Le travail d’équipe est crucial pour rester soudés, » explique Gwenaël.
La lutte pour atteindre le checkpoint 2
Cependant, tous les coureurs ne sont pas encore arrivés à Faro. Pour certains, l’arrivée semble encore bien lointaine, avec un checkpoint clé à franchir : le CP2 à Vila Viçosa, situé au kilomètre 667. Pour les derniers arrivants, cette étape intermédiaire devient un combat contre le vent de face et la fatigue accumulée.
David, l’un des retardataires, souligne la chaleur intense et la difficulté d’avancer.
« Je marque tous les lieux pour m’arrêter, Intermarchés et cafés, où on peut souffler un peu, » partage-t-il, en mentionnant les rencontres de fortune faites en chemin.
Ces pauses sont aussi une occasion d’échanger avec d’autres coureurs, de se soutenir et de partager leurs expériences respectives.
Frédéric Le Gall, blessé mais déterminé à continuer
En revanche, Frédéric Le Gall connaît un incident qui compromet son avancée. Lors d’un moment de relâchement, il perd le contrôle et chute violemment sur le bas-côté, endommageant deux pneus et se blessant au passage.
« J’ai voulu m’étirer un peu et je suis parti sur le bas-côté, et là, c’était la gamelle, » raconte-t-il en souriant malgré la douleur.
Ses pneus crevés, il cherche désespérément un atelier pour continuer.
« Je crève rarement, et là, deux pneus d’un coup, » dit-il, incrédule.
La chaleur de l’Algarve : un défi pour les derniers kilomètres
Dans l’après-midi, la température monte encore, dépassant les 30 degrés. La dernière étape de la course, marquée par des ascensions en chaîne, semble interminable. Felipe Ferreira, novice dans le BikingMan, est déterminé à ne pas abandonner, même si la chaleur et la pente le poussent à finir une partie de l’ascension à pied.
« Je pourrais continuer à vélo, mais je veux préserver mes forces, » confie-t-il, gardant son objectif final en vue.
L’arrivée à Faro : des participants galvanisés par l’ambiance de fin de course
Plusieurs autres participants, bien que loin derrière, ressentent une poussée d’énergie à l’approche de Faro. Pour certains, l’odeur des fameuses pastels de nata agit comme un stimulant pour les derniers kilomètres.
« J’étais épuisé, mais j’ai retrouvé de l’énergie rien qu’à l’idée de m’approcher de la ville, » raconte l’un des coureurs.
Les émotions sont partagées entre fatigue, soulagement et satisfaction. Pour beaucoup, le BikingMan est une aventure humaine autant qu’un défi physique. Ils soulignent la force de l’esprit humain et l’importance de la motivation dans cette épreuve.
« Le corps est une machine incroyable, on pense toucher nos limites, mais on arrive à trouver des ressources, » dit l’un des participants, encore étonné de sa propre endurance.
Dernières pauses avant l’arrivée
Pour d’autres, la course reste un combat jusque dans les derniers kilomètres. Dino Ablum, ancien gardien de but portugais, prend une pause bien méritée avant l’arrivée, visiblement fatigué mais déterminé à finir.
« Encore un dernier effort, et j’y suis, » murmure-t-il en pensant à sa famille qui l’attend à Faro.
En conclusion, cette troisième journée du BikingMan Portugal 2023 montre la détermination sans faille de ces cyclistes face aux éléments et à la fatigue. La chaleur étouffante, les pentes ardues et les nombreux incidents n’ont pas eu raison de leur volonté d’atteindre Faro. Leurs témoignages rappellent l’essence même de cette course : se dépasser et finir, coûte que coûte, pour savourer la satisfaction d’avoir accompli l’une des épreuves les plus éprouvantes du monde.
Retrouvez nous sur :
-
- Website : bikingman.com
- Instagram : bikingman_ultra
- Facebook : bikingmanultra
- Strava : / strava