Le quatrième jour du BikingMan Euskadi 2023 a marqué la fin de l’aventure pour plusieurs participants, mais aussi des moments intenses pour ceux encore en lice. Avec Sébastien Pailly et Laurianne Plaçais ayant déjà sécurisé les deux premières places, le reste du peloton s’est concentré sur la poursuite de l’objectif ultime : franchir la ligne d’arrivée. Ronan Lesueur et Rémi Borrion ont complété le top 5, tandis que Valentin van Overloop et d’autres cyclistes ont continué à lutter contre les éléments pour terminer cette épreuve éprouvante.
Ronan Lesueur prend la quatrième place
À 1h18 du matin, sous les applaudissements à Anglet, Ronan Lesueur franchit la ligne d’arrivée pour prendre la quatrième place de ce BikingMan Euskadi. Après 68 heures et 16 minutes d’efforts, il savoure pleinement ce moment, conscient que sa performance dépasse ses attentes.
« Très content parce que je n’aurais pas pensé faire cette place-là, surtout qu’en plus, il y a 4 heures encore, je pensais abandonner, » confie Ronan, épuisé mais heureux. « Je suis content d’avoir dépassé mes limites, d’autant plus que Valentin a eu un souci mécanique, et Rémi, lui, a eu une panne de jambes. »
Rémi Borrion, la revanche sur l’abandon
Une heure plus tard, c’est au tour de Rémi Borrion de boucler son périple. Rémi, qui avait été contraint d’abandonner l’an dernier, réussit cette fois à atteindre le top 5, terminant son quatrième BikingMan en 5 participations.
« Je ne voulais vraiment pas abandonner à nouveau. Je suis allé chercher cette place très loin. C’était vraiment dur, plus dur même que certaines de mes victoires passées, » déclare-t-il, soulagé d’en finir. « Le plaisir ? Je l’ai trouvé dans les paysages magnifiques, mais le problème, c’est qu’il fallait d’abord monter pour les voir, » plaisante-t-il en évoquant les défis physiques de la course. « Quand tu n’es pas motivé, tu subis. Je confirme. »
Cédric lutte contre la fatigue au col du Tourmalet
Pendant ce temps, à l’arrière, certains participants s’attaquent encore aux Pyrénées, notamment au redoutable col du Tourmalet, situé à environ 350 km de la ligne d’arrivée. Cédric, l’un des coureurs, passe en mode survie, avançant à pied vers le sommet.
« Je suis parti sans déjeuner ce matin, ça ne va pas trop, j’ai le ventre qui gargouille, » raconte Cédric, visiblement affecté par l’effort intense et le manque de ravitaillement. « J’ai des saucissons dans mon sac, mais je n’avais pas envie… Peut-être après, » dit-il en riant malgré la fatigue.
Valentin van Overloop : la chaleur et les mécaniques en échec
À 50 km de l’arrivée, Valentin van Overloop continue de se battre contre la chaleur et les ultimes difficultés du parcours. Bien parti pour finir quatrième, il a été freiné par un problème mécanique mercredi soir.
« J’ai eu un problème de frein à l’avant, mes plaquettes étaient collées au disque, je n’avançais plus, » explique Valentin, frustré par cet imprévu. Après avoir trouvé un mécano à Saint-Jean-Pied-de-Port, il a pu repartir grâce à du WD40 appliqué durant la nuit. « Heureusement, ça a fait effet. Allez, vivement les glaces ! » dit-il, essayant de maintenir le moral.
À 15h cet après-midi-là, Valentin termine finalement son BikingMan Euskadi en 89 heures et 53 minutes. Malgré la satisfaction d’avoir terminé, il ne peut s’empêcher de penser à la quatrième place qui lui échappe.
« Je voyais que devant, ça ne roulait plus très vite. C’est un peu frustrant, » avoue-t-il. « Mais globalement, je suis content. C’est un parcours extrême, avec des cols qui s’enchaînent très vite. Il n’y a pas beaucoup de répit. Il fait chaud, et c’est compliqué de bien se ravitailler. »
Le col de Labays : un défi écrasant pour les cyclistes restants
Plusieurs participants se trouvaient encore sur les routes basques, notamment dans le redoutable col de Labays, au kilomètre 780. Sous une chaleur écrasante, un petit groupe franchit le sommet à 1354 mètres d’altitude, après une ascension épuisante.
« J’avance doucement, mais j’avance, » commente l’un des cyclistes, visiblement épuisé. « La tactique pour ce soir ? Aucune, juste arriver entier. Je ne pense pas rentrer ce soir, ce sera probablement demain. »
Pour ces cyclistes, chaque coup de pédale est un véritable défi, tandis qu’ils approchent lentement mais sûrement de la ligne d’arrivée.
La première paire termine la course
À 20h30, la première paire franchit également la ligne d’arrivée à Anglet. Robin et Jean-Paul concluent leur aventure en 87 heures et 26 minutes, avec beaucoup d’émotion. Pour eux, l’essentiel était de rester réguliers tout au long de la course.
« On a fait le choix de dormir la nuit et de rester en forme chaque jour, » explique Robin. « Finalement, ça nous a souri, et c’est un vrai bonheur de terminer. »
Aymeric : euphorique à l’arrivée
Une demi-heure plus tard, c’est Aymeric qui arrive, euphorique après son parcours. « Je suis arrivé complètement stone, » confie-t-il en riant. « À un moment, ma mère est venue me faire un câlin, et je ne me rendais même pas compte que c’était elle ! »
Il raconte comment il est passé par toutes les émotions durant ces quelques jours de course.
« Au début, c’était la panique, je me disais que je n’allais jamais y arriver. Puis, petit à petit, j’ai commencé à prendre confiance. On rencontre des gens, on discute, on passe des moments difficiles mais aussi des moments incroyables, » explique-t-il, visiblement ravi de cette aventure.
« À un moment, j’ai même dû mettre pied à terre dans un col, et je me disais que la montagne m’avait vaincu. Mais au final, on lie des amitiés, on passe par plein d’étapes et c’était une expérience incroyable, » conclut-il.
Un compte à rebours pour les derniers participants
À la fin de ce quatrième jour, moins de 20 participants avaient franchi la ligne d’arrivée. Avec un compte à rebours lancé pour terminer dans les délais avant samedi matin à 5h, il restait encore 28 participants sur les routes du BikingMan Euskadi. Chaque coup de pédale, chaque ascension était désormais une course contre la montre pour achever ce défi épuisant.
Cette quatrième journée du BikingMan Euskadi 2023 a mis en lumière la résilience des participants, avec des moments de joie à l’arrivée pour certains et des efforts acharnés pour d’autres encore en route. Les cols mythiques des Pyrénées et les défis de cette course ont une nouvelle fois testé les limites des athlètes, tout en leur offrant des moments inoubliables.
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