Le cinquième et dernier jour du BikingMan Brésil 2023 a marqué la fin d’une épreuve titanesque pour les participants, alors qu’ils s’efforçaient de franchir la ligne d’arrivée avant la limite des 120 heures imposées par la course. Ce fut un parcours semé d’embûches, avec des ascensions épuisantes et des routes accidentées, mais pour ceux qui ont persévéré jusqu’au bout, la récompense d’atteindre Santo Antônio do Pinhal après tant d’efforts restera gravée dans leurs mémoires.
La lutte contre le temps
À moins de 24 heures de la fin de l’épreuve, la pression du temps devenait palpable pour les participants restants. Après près de 100 heures de course, chaque coup de pédale nécessitait une énergie acharnée. Ils étaient encore plus d’une dizaine à 200 kilomètres de la ligne d’arrivée, engagés dans une véritable course contre la montre.
La fatigue accumulée et les conditions extrêmes rendaient l’effort d’autant plus difficile. Plusieurs d’entre eux devaient encore affronter l’ascension redoutable vers le Parc National d’Itatiaia, une montée de 20 kilomètres particulièrement redoutée en raison de son terrain accidenté et de ses pentes raides.
« Là, c’est vraiment une bataille mentale autant que physique, » explique Carlos, l’un des participants encore en course. « Chaque mètre gravi te rapproche de l’arrivée, mais en même temps, tu te demandes si tu vas vraiment y arriver. »
Le calvaire d’Itatiaia
La montée vers le Parc d’Itatiaia, ultime grande difficulté de la course, s’est révélée être un véritable calvaire pour beaucoup.
« Ce col est brutal, » raconte Rafael, un autre participant. « Mais après avoir gravi cette montagne, tu te sens invincible. C’est un des moments les plus marquants de ma vie. »
Les 20 kilomètres de montée étaient non seulement un défi physique, mais aussi un test mental. À chaque tournant, l’épuisement se faisait sentir. Pourtant, malgré la souffrance, les cyclistes étaient récompensés par la beauté majestueuse du parc. Ce site naturel est réputé pour ses falaises escarpées et sa biodiversité impressionnante, comprenant plus de 250 espèces d’oiseaux.
Laura, qui avait souffert de douleurs au cou le jour 4, a trouvé une énergie nouvelle dans la montée :
« Quand tu es si proche du but, tu trouves des forces que tu ne pensais pas avoir. C’est difficile, mais le paysage, la nature, tout ça te pousse à continuer. »
Une fois la descente entamée, sur un chemin toujours aussi accidenté, les cyclistes sentaient le soulagement se rapprocher. À partir de là, il ne restait plus que 170 kilomètres à parcourir, la plupart sur des routes asphaltées, menant à la ville de Santo Antônio do Pinhal.
Le dernier effort vers Santo Antônio do Pinhal
L’ultime difficulté était une surprise pour certains. Juste avant la fin, une dernière montée de 10 kilomètres attendait les cyclistes à l’approche de la ligne d’arrivée. Ce fut un coup dur pour ceux qui pensaient en avoir fini avec les ascensions, mais cela ne fit que rendre l’arrivée encore plus gratifiante.
« Cette montée finale est la cerise sur le gâteau ! » lance Pedro, qui a terminé l’épreuve dans la soirée. « Juste quand tu crois que c’est fini, on te rappelle que rien n’est facile dans cette course. Mais franchement, une fois en haut, ça en vaut la peine. »
À Santo Antônio do Pinhal, perchée à 1 080 mètres d’altitude, les arrivées se sont succédé sous les acclamations chaleureuses des finisheurs et des spectateurs. L’ambiance brésilienne conviviale régnait, avec des applaudissements, des sourires et des accolades pour célébrer l’accomplissement de ces héros de l’ultracyclisme.
La délivrance pour les derniers arrivants
Les arrivées de la journée se sont poursuivies jusqu’en fin d’après-midi, chaque cycliste étant accueilli par ses compagnons de route dans une atmosphère festive et chaleureuse. Laura, qui avait dû surmonter des douleurs persistantes, a finalement atteint son objectif. En franchissant la ligne à 18h, elle a été submergée par l’émotion :
« Je n’arrive pas à y croire. Après tout ce que j’ai traversé, être ici, c’est juste incroyable. Je ne pensais pas pouvoir tenir jusqu’à la fin, mais je l’ai fait. »
Plus tard dans la soirée, le dernier participant, Rafael, est arrivé à 3h15 du matin, complétant le parcours sous les acclamations de ses compagnons d’aventure. Accueilli par Peter, son ami qui avait dû abandonner au checkpoint, Rafael est devenu la lanterne rouge officielle de cette édition du BikingMan Brésil.
« C’est difficile à décrire, » dit Rafael en souriant, « mais c’est probablement la plus belle chose que j’ai jamais faite. »
Une expérience hors du commun
Cette troisième édition du BikingMan Brésil a été à la hauteur des attentes, offrant à chaque participant une aventure hors du commun à travers les montagnes anciennes d’Amérique du Sud. Avec des paysages époustouflants et des défis physiques titanesques, cette course a une nouvelle fois prouvé qu’elle était l’une des plus difficiles du circuit de l’ultracyclisme.
« C’est plus qu’une course, c’est une immersion dans la nature, une expérience humaine unique, » confie Denise Henrich, qui a franchi la ligne en 15e position avec son partenaire Guillermo Turano, faisant d’eux la seule paire à avoir terminé la course cette année. « On a tout donné, et le fait de l’avoir fait ensemble rend cette victoire encore plus spéciale. »
Le classement final
La catégorie féminine a été remportée par Raquel Farcioli Parisi, qui s’est classée 23e au général. Avec 51 participants ayant franchi la ligne d’arrivée dans le délai des 120 heures, cette édition du BikingMan Brésil a vu un excellent taux de réussite, malgré les obstacles considérables.
Le podium masculin avait déjà été scellé, avec André Froes s’imposant en tête après avoir battu le record de l’épreuve en terminant les 1 000 kilomètres en 60 heures. Juliano Gehrke a, quant à lui, pris la deuxième place pour la troisième année consécutive, tandis que Julian Manrique a complété le podium.
Le classement général du championnat du monde a également évolué. Georges André Camprubi a fait son entrée en 9e position, égalité de points avec cinq autres ultra-cyclistes. La compétition s’annonce serrée pour la suite de la saison.
Prochain rendez-vous : BikingMan Maroc 2023
Le rideau tombe sur cette édition du BikingMan Brésil, mais la saison du Championnat du Monde d’Ultracyclisme est loin d’être terminée. Le prochain rendez-vous aura lieu au Maroc, avec la 7e et dernière étape de la saison, où sera couronné le champion ou la championne de l’année 2023. Le départ est prévu pour le 30 octobre, et tous les regards sont désormais tournés vers cette épreuve décisive.
Avec 51 finishers sur les 68 participants initiaux, le BikingMan Brésil 2023 a une fois de plus montré pourquoi il est l’une des courses les plus redoutables et les plus gratifiantes du monde de l’ultracyclisme.
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