Le quatrième jour du BikingMan Brésil 2023 a marqué la complétion du podium, avec Juliano Gehrke et Julian Manrique venant compléter le trio de tête. Pendant ce temps, les participants restants continuaient de batailler sur les routes montagneuses et tropicales du Brésil, affrontant l’ascension redoutable du Parc National d’Itatiaia, un des points culminants de la course. La fatigue, les conditions météorologiques et les difficultés techniques n’ont fait qu’accentuer la rudesse de cette épreuve, mais les paysages spectaculaires et le sentiment d’accomplissement offrent à ces cyclistes de quoi rester motivés jusqu’à la fin.
Julian Gehrke et Julian Manrique complètent le podium
À minuit, entre mercredi et jeudi, Juliano Gehrke franchit la ligne d’arrivée à Santo Antônio do Pinhal, sous les applaudissements des quelques spectateurs présents pour l’accueillir dans la nuit calme. Cette arrivée marque sa troisième deuxième place consécutive au BikingMan Brésil, une performance impressionnante qui témoigne de sa constance et de sa persévérance dans l’univers de l’ultracyclisme.
« C’est toujours un moment spécial d’arriver ici, mais cette troisième deuxième place me laisse un sentiment étrange. C’est un exploit, mais la victoire semble encore me filer entre les doigts », partage-t-il, à la fois satisfait et pensif sur son podium récurrent.
Quelques heures plus tard, à l’aube, Julian Manrique complète le podium en terminant à la troisième place. Manrique, qui a dû faire face à des complications lors des derniers kilomètres en raison de plusieurs horaires difficiles, s’est battu jusqu’au bout. Visiblement épuisé, il confie :
« Les derniers kilomètres m’ont semblé interminables, mais il fallait tenir bon. Je suis heureux d’être ici, sur le podium, après une course aussi impitoyable. »
Ce podium marque la fin de la bataille entre les trois meilleurs de cette édition, alors que d’autres concurrents continuent de se battre sur le parcours pour finir dans les temps impartis.
Les ultimes défis des coureurs encore en lice
Alors que le podium se termine, pour les cyclistes à l’arrière, la course continue avec la fermeture du checkpoint 2, situé au kilomètre 614. Les derniers participants encore en lice se dirigent vers le redouté Parc National d’Itatiaia, situé autour du kilomètre 760. Cette ascension, d’environ 20 kilomètres sur des routes accidentées, s’annonce être un cauchemar pour beaucoup.
Laura, l’une des cyclistes encore en course, ressent les effets de la fatigue cumulée et commence à craindre pour la suite en raison de vives douleurs au cou.
« Je commence à vraiment m’inquiéter. Il me reste encore cette fameuse montée à gravir, mais avec mon cou en feu, je ne sais pas si je vais y arriver, » confie-t-elle, nerveuse à l’idée de ne pas pouvoir continuer.
Andre, un autre participant, reste déterminé, malgré la difficulté croissante : « Ce parcours est brutal, il te teste mentalement et physiquement à chaque tournant. Mais je suis ici pour ça, pour me prouver que je peux surmonter tout ça, » déclare-t-il, les yeux rivés sur la montagne qu’il doit encore gravir.
L’ascension d’Itatiaia : un défi titanesque
La montée vers le Parc National d’Itatiaia est l’une des sections les plus redoutables de ce BikingMan Brésil 2023. Avec ses 20 kilomètres d’ascension sur des routes cabossées et une pente abrupte, elle s’est révélée être un véritable enfer pour les cyclistes. À chaque virage, la pente semble s’accentuer, et les routes en mauvais état ne font qu’ajouter à la difficulté.
« C’est un truc de fou, il faut vraiment le vivre pour comprendre à quel point c’est dur. Tous les autres cols à côté, c’est un jeu d’enfant, » explique Paul, un des participants, en arrivant au sommet.
« Tu te retrouves à monter avec le couteau entre les dents, il n’y a pas de répit, et tu te demandes à chaque moment si tu vas y arriver. »
Le parc naturel d’Itatiaia, perché à 2 450 mètres d’altitude, est un point de passage mythique pour cette course. Créé en 1937, il s’agit du plus ancien parc national du Brésil et abrite une faune et une flore exceptionnelle. Plus de 250 espèces d’oiseaux peuplent ses montagnes, et les paysages autour du sommet sont époustouflants. Cependant, pour les cyclistes, la beauté de ces lieux passe souvent inaperçue, tant l’effort pour y arriver est colossal.
Le terme Itatiaia vient de la langue tupi, parlée par les peuples natifs du Brésil avant la colonisation. Le mot signifie « falaise pleine de pointes », en référence aux formations rocheuses escarpées qui dominent le paysage. Ces falaises et la hauteur du parc ajoutent encore à la grandeur et à la difficulté de l’ascension. Pour les cyclistes qui atteignent ce sommet, c’est la fin des grandes difficultés, et ils peuvent enfin redescendre vers Santo Antônio do Pinhal, avec moins de 200 kilomètres à parcourir.
« Après avoir fait cette montée, tu te dis que tu peux affronter n’importe quel défi, » confie Marc, un autre participant qui parvient au sommet.
« Tout le parcours est exigeant, mais ici, c’est un test ultime. Une fois que tu es en haut, tu réalises que tu peux tout surmonter. »
L’heure de célébrer
Pour ceux qui atteignent enfin le sommet d’Itatiaia, c’est l’heure de célébrer.
« Le panorama est la cerise sur le gâteau, » affirme Laura, malgré ses douleurs. « C’est époustouflant, la récompense après tant d’efforts. »
Après cette ascension, les participants peuvent enfin se lancer dans une descente vers l’arrivée, ce qui leur procure un soulagement immense après tant de kilomètres parcourus.
L’humour pour surmonter la douleur
Plus loin, à proximité de Santo Antônio de Rio Grande, en cet après-midi du quatrième jour, certains cyclistes préfèrent rire pour surmonter la douleur. Jean-Paul, visiblement exténué mais toujours de bonne humeur, éclate de rire après une chute anodine :
« Parfois, il vaut mieux en rire qu’en pleurer. C’est tout ce qu’on peut faire à ce stade ! »
Son esprit léger semble être partagé par d’autres cyclistes autour de lui, qui, malgré la fatigue, parviennent encore à trouver un peu de joie dans cette épreuve épuisante. Mais pour d’autres, comme Laura, l’inquiétude monte. Elle se demande si elle pourra franchir les dernières étapes du parcours avec ses douleurs au cou persistantes.
« Je ne veux pas abandonner, pas après tout ce que j’ai accompli jusqu’ici, » dit-elle avec détermination.
Le classement s’affine, mais la course continue
Alors que le classement se précise, avec le top 10 désormais complet à la fin de ce quatrième jour, il reste encore 37 participants toujours en course, tous confrontés aux derniers défis de ce BikingMan Brésil 2023. Avec moins de 48 heures avant la fin officielle de l’épreuve, le temps est désormais compté pour ces cyclistes qui continuent de lutter contre la fatigue, les conditions météorologiques et les terrains difficiles.
Pour beaucoup, l’objectif est désormais de franchir la ligne d’arrivée avant la fermeture du chronomètre.
« Il ne reste plus qu’à tenir jusqu’à la fin, » conclut Andre, qui poursuit sa route avec ténacité. « Chaque kilomètre est une victoire en soi, mais il faut juste continuer à avancer. »
Ainsi, ce quatrième jour du BikingMan Brésil 2023 a été marqué par des moments d’accomplissement, de douleur et de détermination, alors que les cyclistes s’approchent de la fin de cette aventure éreintante mais gratifiante.
Retrouvez nous sur :
-
- Website : bikingman.com
- Instagram : bikingman_ultra
- Facebook : bikingmanultra
- Strava : / strava