Le deuxième jour de la course BikingMan Euskadi 2023 a démarré sous les premières lueurs de l’aube, baignant le paysage basque dans une lumière dorée après une première nuit difficile pour de nombreux participants. Le terrain escarpé et les pentes redoutables n’ont pas épargné les coureurs, et dès les premières heures de la journée, il était clair que la bataille pour la victoire allait se jouer dans des conditions exigeantes.
Rémi Borrion et Ronan Lesueur luttent contre l’insomnie
Après une nuit agitée, certains coureurs, comme Rémi Borrion et Ronan, se retrouvent en quête de sommeil, peinant à trouver le repos nécessaire pour affronter la deuxième journée. Rémi, visiblement épuisé, explique :
« Je me suis arrêté souvent, j’ai fait des petites pauses, mais ça n’a pas trop marché. C’est bizarre, ce n’est même pas l’adrénaline qui m’empêche de dormir, je ne sais pas ce que c’est. »
Ce manque de sommeil pèse lourd sur sa forme physique, mais il garde un certain optimisme en envisageant des « microsièges » (petites siestes) pour la suite de la course.
Les deux amis sont dans les 10 kilomètres de l’ascension du col de Spandelles, une montée avec une pente moyenne de 8 %, déjà franchie par Laurianne Plaçais et Sébastien Pailly plus tôt. Ces obstacles s’ajoutent à la difficulté générale de la course, tandis que l’épuisement s’installe.
Sébastien Pailly cède temporairement sa position de leader
Durant la nuit, Sébastien Pailly, qui avait dominé le premier jour de la course, s’est vu dépassé par Laurianne Plaçais après s’être endormi brièvement. Lauriane raconte cette scène surprenante :
« Je me suis allongée 40 minutes, et quand je suis repartie, j’ai retrouvé Sébastien endormi. Nous avons roulé ensemble un moment, mais pas trop longtemps côte à côte. »
Elle a ensuite pris les commandes de la course, gérant son rythme avec prudence malgré les difficultés croissantes. Ce changement de leadership donne une nouvelle tournure à la compétition, et Lauriane fait preuve d’une résilience impressionnante face à l’intensité de la course.
Le relief basque continue de tester les cyclistes, notamment au col de Port de Balès, l’une des beautés naturelles de l’Euskadi. Les paysages spectaculaires contrastent avec l’effort physique demandé pour atteindre les sommets, comme le décrit Lauriane :
« C’est dur, mais ça vaut vraiment le coup de se faire mal. »
À mesure que la journée avance, les coureurs doivent affronter trois cols consécutifs : le col de Port de Balès, le col de Peyresourde, et enfin le légendaire col d’Aspin.
Les Pyrénées et l’histoire se mêlent
En atteignant le col d’Aspin, qui culmine à 1 489 mètres d’altitude, les participants du BikingMan Euskadi sont confrontés à une des étapes mythiques de la course. Ce col, emprunté 76 fois par le Tour de France, représente bien plus qu’un simple défi physique, c’est un symbole d’endurance et de dépassement de soi. Comme l’explique l’histoire du parcours, cette route thermale a été construite au XVIIIe siècle pour relier les stations thermales pyrénéennes, notamment grâce à l’impulsion de Napoléon III.
Pour les cyclistes du BikingMan, cependant, le col d’Aspin est une étape clé avant d’atteindre le checkpoint 2 à Campan. Ce n’est qu’une fois ce col franchi qu’ils pourront se reposer et envisager la dernière phase de la course vers la ligne d’arrivée.
Laurianne Plaçais en tête au checkpoint 2
Il est 16h05 quand Laurianne Plaçais arrive en tête au checkpoint 2, après avoir parcouru 621 km en 35 heures et 2 minutes. Malgré sa position dominante, elle commence à ressentir les premiers signes d’épuisement :
« Il me reste encore 24 heures sur le vélo, et je commence à vraiment avoir mal aux jambes. J’ai quasiment rien mangé de la journée et mes brûlures au niveau des fesses sont difficiles à gérer. »
Malgré ces douleurs, Laurianne reste concentrée sur l’objectif, consciente que la victoire n’est plus qu’à quelques centaines de kilomètres.
Moins d’une heure plus tard, Sébastien Pailly arrive à son tour, visiblement pressé de repartir.
« Trop fatigué avec la course d’hier, ça m’a coupé les jambes, mais là, ça va, c’est reparti ! »
Après seulement trois minutes d’arrêt, il est déjà de retour sur la route, déterminé à rattraper son retard. Pour Sébastien, chaque minute compte, et il sait que la stratégie de la nuit pourrait être décisive.
Lauriane, quant à elle, décide de faire une sieste de 30 minutes avant de repartir, préférant se reposer un peu pour mieux affronter les kilomètres restants.
« Je préfère partir frais plutôt que de m’effondrer plus tard. Comme ça, je ne dormirai pas par terre dans le froid, » confie-t-elle avant de se remettre en selle.
Un duel pour la victoire
Avec moins de 360 km à parcourir, la course pour la victoire entre Laurianne et Sébastien s’annonce intense. Derrière eux, les autres concurrents se battent également contre la fatigue et la chaleur. Plusieurs coureurs entre le top 10 et le top 20, comme Laurent Garbolino, approchent du col de Spandelles sous un soleil de plomb, avec des températures atteignant les 30 degrés. Laurent, qui est dans le peloton de tête, raconte :
« Hier, j’ai mis pied à terre pour la première fois de ma vie. Aujourd’hui, ça va un peu mieux, mais c’est dur de continuer avec si peu de sommeil. »
D’autres, comme Arnaud et Aymeric, continuent leur progression tout en plaisantant pour détendre l’atmosphère. « Les autres arrêtaient pas de sucer ma roue, » plaisante Arnaud Hendrix, tandis qu’Aymeric, habillé en maillot à pois, fait semblant de mener la course avant de se faire dépasser.
La bataille pour la troisième place
Au checkpoint 2, Laurent Garbolino arrive quatre heures après les deux premiers.
« Je vais faire une petite sieste et attaquer le Tourmalet de nuit, ce sera un régal sans voitures ni motos, » explique-t-il, visiblement serein face à l’énorme défi qui l’attend.
Il garde en tête l’objectif de la troisième place et espère boire l’apéro à Anglet le lendemain soir.
Alors que la nuit tombe, les coureurs en retard continuent d’affluer au checkpoint 2, fatigués mais déterminés à finir la course. Ils doivent désormais affronter l’un des obstacles majeurs du parcours : le col du Tourmalet, culminant à 2 115 mètres d’altitude.
La stratégie de la nuit
Avec Sébastien Pailly de nouveau en tête, poursuivi de près par Laurianne Plaçais, la stratégie de la nuit va être cruciale pour déterminer le vainqueur de cette édition 2023 du BikingMan Euskadi. Derrière eux, la bataille pour la troisième place est également très ouverte, avec Laurent Garbolino en position, mais de nombreux prétendants encore en lice.
La tension monte alors que les coureurs se préparent à affronter les dernières étapes de cette épreuve éprouvante, où chaque kilomètre compte.
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